En tant qu’hypersensible, c’est difficile pour moi de rester informée sur les actualités du monde sans être affectée. Voilà quelques pistes de compréhension de l’impact de la surinformation, appelée également parfois infobésité ou surcharge informationnelle, sur les personnes hypersensibles, et quelques pistes pour contrer ces effets.
Comment les médias et la surinformation impactent les hypersensibles
Les médias et la surinformation peuvent avoir un impact significatif sur les personnes hypersensibles en raison de leur nature plus réactive et profonde aux stimuli émotionnels et cognitifs. Voici comment cela peut les influencer :
- Surstimulation émotionnelle : les médias, en particulier lorsqu’ils traitent des actualités, diffusent souvent des informations sur des événements négatifs ou traumatisants. Pour une personne hypersensible, cela peut entraîner une surstimulation émotionnelle, provoquant de l’anxiété, de la tristesse, ou du désespoir.
- Empathie accrue : les personnes hypersensibles ont souvent une capacité d’empathie plus développée, ce qui signifie qu’elles ressentent profondément la souffrance des autres. Les médias peuvent exposer ces individus à de nombreuses histoires de détresse, ce qui peut être émotionnellement accablant.
- Sensation d’impuissance : soucieuses de vivre dans un monde juste et sain, les personnes hypersensibles peuvent ressentir une forte réaction émotionnelle face à des problèmes mondiaux, sociaux ou environnementaux, mais elles peuvent également se sentir impuissantes à agir pour résoudre ces problèmes. Cela peut entraîner des sentiments de frustration et de désespoir.
- Surcharge cognitive : la surinformation, notamment sur les réseaux sociaux, peut entraîner une surcharge cognitive. Les personnes hypersensibles peuvent se sentir submergées par la quantité d’informations à traiter, ce qui peut augmenter le stress et l’anxiété.
- Préoccupation excessive : les personnes hypersensibles ont souvent une tendance à la rumination, c’est-à-dire qu’elles ont du mal à lâcher prise sur les pensées négatives. Les médias peuvent fournir un flux constant de sujets de préoccupation, alimentant ainsi cette tendance à la rumination.
- Isolement : pour éviter la surstimulation, certaines personnes hypersensibles peuvent s’éloigner des sources d’information et des réseaux sociaux. Cela peut entraîner un sentiment d’isolement et de déconnexion des événements actuels, alimentés par la FOMO (Fear Of Missing Out = peur de manquer quelque chose), qui peut aussi être source de culpabilité en raison d’un sentiment de devoir manqué de s’instruire et d’être informé.
- Impact sur la santé mentale : la surexposition à des informations négatives ou traumatisantes peut contribuer à des problèmes de santé mentale tels que l’anxiété, la dépression ou le stress post-traumatique.
Quelles stratégies peuvent contrer ces effets ?
Pour gérer l’impact des médias et de la surinformation, les personnes hypersensibles peuvent envisager les stratégies suivantes :
- Limiter l’exposition aux actualités et aux médias sociaux, en choisissant soigneusement les sources d’information et en établissant des limites de temps. Quand on passe un moment à plusieurs, demander à la personne qui a choisi de mettre le journal télévisé de changer de chaîne ne marche pas toujours, mais ça vaut le coup d’essayer.
- Pratiquer des techniques de gestion du stress, telles que les pratiques de régulation du système nerveux, des pratiques somatiques principalement, mais aussi pourquoi pas la méditation, la respiration profonde ou la relaxation, pour réguler les émotions.
- Chercher un soutien social et professionnel si l’impact des médias devient accablant. Une thérapie ou un conseil peut être utile pour développer des mécanismes d’adaptation.
- S’engager dans des activités qui nourrissent l’âme et réduisent le stress, comme l’art, la musique, la nature, et la pleine conscience.
- Cultiver un sens de l’optimisme et de l’espoir en s’impliquant dans des actions positives et en se concentrant sur les solutions plutôt que sur les problèmes.