Différence entre HPI et multipotentiel

Épisode 16/30 de ma série d’Expressions Bienveillantes

Dans l’article HPI, une appellation mal aimée, je mentionnais le terme multipotentiel qui désigne les mêmes particularités neurologiques. Voyons ici de plus près les spécificités de ce terme.

Historique du terme multipotentiel

Ronald H. Frederickson et John Watson Murray Rothney sont les premiers à utiliser le terme multipotentiel en 1972 dans leurs recherches sur la douance, en affirmant que “lorsqu’il est dans un milieu approprié, [le multipotentiel] se permet de sélectionner et de développer un certain nombre de compétences à un niveau élevé“.

Puis c’est en 1990 que Barbara Kerr réutilise le terme de multipotentialité dans son ouvrage Planning for Gifted and Talented Youth, où elle associe multipotentialité à quotient intellectuel élevé.

Plus récemment, c’est Emilie Wapnick qui présente cette tranche de la population lors d’un TedX visionné plus de 8 millions de fois depuis 2015 :

Conférence TedX d’Emilie Wapnick sur les multipotentialistes

Elle utilise davantage le terme multipotentialistes que multipotentiels, pour désigner les personnes concernées par la multipotentialité, bien que les deux se valent.

En francophonie, c’est Myriam Ogier qui signe un livre référence dans le domaine, elle-même devenue experte du sujet, étant coach pour multipotentiels atypiques / HPI depuis plus de 20 ans.

Multipotentiels atypiques, Visionnaires, intuitifs, créatifs : les pépites de demain de Myriam Ogier est un ouvrage qui explore le monde des multipotentiels, également connus sous le nom de slasheurs ou multi-passionnés. Ce livre met en lumière les caractéristiques, les forces et les défis auxquels sont confrontées ces personnes qui possèdent une variété de talents et d’intérêts, mais qui ont du mal à se conformer à des carrières traditionnelles.

Myriam Ogier offre un aperçu approfondi de la nature des multipotentiels, en expliquant comment ils ont la capacité de jongler avec plusieurs domaines d’expertise et de combiner diverses passions. L’autrice examine également les défis auxquels les multipotentiels peuvent être confrontés, notamment la difficulté à trouver leur place dans un monde professionnel qui valorise souvent la spécialisation.

En effet, une des particularités du multipotentialiste est d’aimer s’enrichir d’une variété de passions, sans forcément aller jusqu’à maîtriser une compétence ou un domaine (ce qui distingue donc la multipotentialité de la polymathie, qui se caractérise pas la maîtrise et l’expertise dans plusieurs domaines). Sa capacité et son goût d’apprendre rapidement l’amènent à se confronter souvent à une sorte d’ennui ou de désintérêt pour un sujet dès lors qu’il en a compris l’essentiel.

Le livre encourage les multipotentiels à embrasser leur nature polyvalente et à voir leurs talents variés comme un atout plutôt qu’un handicap. Il offre des conseils sur la façon de gérer leur carrière, de choisir des chemins professionnels qui correspondent à leur nature, et de trouver l’épanouissement dans leur pluralité d’intérêts.

Il inclut des témoignages inspirants de multipotentiels qui ont réussi à créer des carrières significatives et enrichissantes en tirant parti de leurs multiples talents. L’autrice encourage les lecteurs à découvrir leur propre potentiel, à suivre leur passion et à embrasser leur unicité.

Le livre a son propre site web de présentation, dont voici le lien : https://multipotentiels-atypiques.com/.

Pour conclure

Il existe de plus en plus de ressources qui permettent de découvrir et de comprendre la multipotentialité / la douance, ce que je trouve cool. En revanche je trouverais ça chouette aussi que les auteurs et chercheurs arrêtent d’utiliser de nouveaux termes car la liste devient longue ^^

Multipotentiel semble être plus courant aujourd’hui car il met en avant la diversité des compétences plus que le haut potentiel intellectuel d’un individu, ce qui donne moins un air prétentieux et serait donc plus acceptable par la communauté.

Pour autant on retrouve les mêmes atouts (traits de caractères ou modes de fonctionnement) entre ces deux appellations :

  • câblage neurologique différent, créant la pensée en arborescence aux multiples bifurcations et connexions,
  • dominance de l’hémisphère droit du cerveau, siège de la créativité,
  • soif d’apprentissage et de nouveauté,
  • hypersensibilité,
  • quête du sens profond,
  • etc.