Je pense que je pense trop

Épisode 3/30 de ma série d’expressions bienveillantes : « Je pense que je pense trop. Mon esprit est un labyrinthe infini, où le fil interrompu de ma pensée me mène rarement à la sortie. Je pratique la méditation pour calmer ce tumulte mental, et c’est pas mal. »

La méditation est-elle la solution ?

Ce n’est pas si simple. Je ne sais pas si tu as déjà essayé de méditer, mais l’idée c’est d’essayer de se concentrer sur ce que l’on ressent dans son corps. Ce n’est pas grave de se remettre à penser, car c’est impossible de ne pas penser. Je me suis découragée plusieurs fois mais je recommence toujours à tenter l’exercice de la méditation pour couper le flot de mes pensées envahissantes. Le format des méditations guidées type celles que l’on trouve dans l’application Petit Bambou (où c’est une personne qui parle pour guider la séance, te rappeler de te reconnecter à tes sens, te faire déculpabiliser de penser et t’aider à revenir à l’instant présent) m’aide assez bien.

En tout cas, ça na ralentit pas le flot des pensées une fois que la séance est finie, mais ça donne un peu de répit.

Je pense trop, c’est le titre d’un bouquin

Lors d’une de mes crises existentielles, ma psychologue m’a conseillé et prêté (parce qu’elle est super cool) le livre Je pense trop de Christel Petitcollin. Une œuvre très intéressante qui a mis des mots sur mon activité mentale et des traits de ma personnalité : surefficience mentale, hypersensibilité.

Le livre est présenté comme ceci : Comment canaliser ce mental envahissant ? Qui pourrait penser qu’être intelligent puisse faire souffrir et rendre malheureux ? Christel Petitcollin (auteure, formatrice et conférencière) reçoit souvent en consultation des gens qui se plaignent de trop penser. Ils aimeraient débrancher leur esprit en trouvant le bouton off. Ces personnes aux sens très développés souffrent de se sentir différents, incompris et ont des difficultés à trouver leur place. Ce livre propose des outils pour comprendre et “piloter” ces cerveaux surefficients.

Ca me rappelle le titre du célèbre livre de Jeanne Siaud-Facchin, Trop intelligent pour être heureux, l’adulte surdoué, dont je parlerai une autre fois.

Dans ce livre, Christel Petitcollin explique comment une activité mentale excessive peut conduire à l’anxiété, à la procrastination et à une multitude d’autres problèmes (oh bah tiens je connais ça). Elle évoque également le concept de cerveau gauche ou droit dominant et la distinction entre les personnes dominées par leur cerveau gauche (plus rationnel et logique) et celles dominées par leur cerveau droit (siège de la créativité).

Pour être honnête, je l’ai lu il y a un petit moment et j’ai mal rangé mes notes de lecture, donc je ne me souviens pas d’énormément de choses concrètes à citer, à part ceci :

Au moindre heurt, ils explosent de colère ou de frustration, mais surtout de chagrin. Ce monde manque tellement d’amour !

Ecartelés entre un idéalisme absolu et une lucidité extrême, ces surefficients intellectuels ont le choix entre l’autisme et la révolte.

C’est pourquoi ils font constamment la navette entre des rêveries voluptueuses et des constats affligeants, entre la naïveté et le désespoir.

Extrait de Je pense trop de Christel Petitcollin

« Ecartelés entre un idéalisme absolu et une lucidité extrême. » C’est fou comme c’est juste. Alors je ne prétends pas être en permanence extra lucide, en revanche ce que je vois dans ce contraste c’est que j’ai effectivement tendance à vouloir voir des situations en profondeur et, une fois que je vois les problèmes, que j’entrevois une situation, je suis d’un coup optimiste et portée par ma soif d’idéal, je fais des plans et des scénarios en un rien de temps et puis je suis rapidement rattrapée par la fatalité de la réalité qui me révolte ou me désespère. Paf.

Pour moi la surefficience ne se résume pas à quelque chose qui relève de l’efficacité. Je le vois plus comme quelque chose d’effervescent et une machine qui mouline tout le temps, mais de façon anarchique. Quand je bosse sur un projet et que j’ai un foisonnement d’idées, je trouve que ça va trop vite, je n’ai pas le temps de prendre des notes ou j’ai peur de me mettre à écrire et d’oublier ce à quoi je pensais parce qu’une autre idée est déjà là. Ca peut être un super atout mais c’est souvent vécu comme un obstacle à l’efficacité.

C’est un livre que je recommande pour qui se pose des questions sur les surdoués, les HPI, la surefficience mentale, l’hypersensibilité… Ce qui est cool ce sont aussi les pistes de solutions pour mieux vivre cette effervescence, apprendre à en profiter plus qu’à la subir.

Je n’entre pas dans les détails concernant les surdoués / HPI / zèbres pour le moment, car j’y viendrai bientôt.