Un TCA qui laisse des traces

Épisode 5/30 de ma série d’expressions bienveillantes

Une première rupture amoureuse très difficile à supporter

L’histoire du dérèglement de mon comportement alimentaire démarre l’année où j’étais supposée profiter de mon échange Erasmus. Dommage, la rupture et la désillusion ont frappé à ma porte, enfin non, m’ont annoncé en visio (vu que c’était désormais une relation à distance) que la fête était finie.

J’étais affreusement triste pendant des semaines. Pour me consoler, je me suis fait quelques amis sur place, mais j’ai aussi commencé à faire des achats compulsifs d’aliments de réconfort, de plus en plus souvent…

Des tablettes de chocolat, des crèmes glacées, des pizzas… dévorées en un rien de temps.

C’était de l’hyperphagie. Mais je ne vomissais pas après, j’avoue je n’y songeais pas. Je prenais du poids à vue d’œil, je me suis mise à faire beaucoup de cardio, et ainsi je me suis fait des tendinites aux chevilles.

C’est vraiment pas la meilleure période de ma vie. Bien que ça m’ait appris beaucoup par la suite, je regrette que ça ait gâché mon année d’études à l’étranger dont je rêvais depuis des années. Bref.

J’ai pris 10 kg si ma mémoire et bonne, et ça a continué de monter l’année d’après, où je me sentais encore très seule et mangeais pour combler un vide.

L’hyperphagie non vomitive est-elle un trouble du comportement alimentaire ou juste un excès de gourmandise ?

L’hyperphagie non vomitive est bien considérée comme un trouble du comportement alimentaire (TCA). L’hyperphagie non vomitive est également parfois appelée « trouble de l’hyperphagie boulimique » ou « hyperphagie compulsive ». C’est l’un des TCA les moins connus, mais il est important de le reconnaître et de le prendre au sérieux car il peut avoir des répercussions significatives sur la santé physique et mentale d’une personne.

Les caractéristiques principales de l’hyperphagie non vomitive comprennent :

  1. La consommation excessive de nourriture en un laps de temps relativement court, souvent accompagnée d’une sensation de perte de contrôle sur l’alimentation.
  2. Le fait que la personne ne tente pas de compenser ces excès alimentaires par des comportements tels que le vomissement, le jeûne excessif, ou l’utilisation abusive de laxatifs, contrairement à la boulimie.
  3. Les épisodes d’hyperphagie peuvent être déclenchés par le stress émotionnel, l’anxiété, la tristesse ou d’autres émotions, et ils servent souvent de mécanisme d’adaptation pour faire face à ces émotions.
  4. Les personnes atteintes d’hyperphagie non vomitive peuvent ressentir de la culpabilité, de la honte ou de la détresse après avoir mangé de manière excessive.

Comme pour d’autres TCA, l’hyperphagie non vomitive peut entraîner des problèmes de santé tels que l’obésité, le diabète de type 2, des troubles cardiovasculaires et des problèmes psychologiques tels que la dépression et l’anxiété.

Le traitement de l’hyperphagie non vomitive peut inclure une thérapie individuelle, une thérapie de groupe, une thérapie nutritionnelle et, dans certains cas, des médicaments. Il est important que les personnes souffrant de ce trouble reçoivent un soutien professionnel pour apprendre à mieux gérer leurs comportements alimentaires et leurs émotions sous-jacentes.

Si tu ou quelqu’un que tu connais semble souffrir d’hyperphagie non vomitive, sache qu’il est recommandé de consulter un professionnel de la santé mentale ou un spécialiste des TCA pour obtenir une évaluation et un traitement appropriés. Plus tôt le trouble est identifié et pris en charge, meilleures sont les chances de rétablissement.

La première étape de soin

C’est grâce à une hypnothérapeute que j’ai commencé à me réalimenter sainement. On a pratiqué l’hypnose, l’EMDR, et soigné en quelques séances la blessure causée par cet épisode sentimental traumatique de ma vie. J’étais vraiment soulagée.

J’ai réalisé que j’avais été dépendante affectivement, et que cela se traduisait dans la nourriture depuis la séparation.

Il peut y avoir un lien entre l’hyperphagie et la dépendance affective, bien que ce lien ne soit pas direct ni automatique. L’hyperphagie, un trouble du comportement alimentaire caractérisé par la consommation excessive de nourriture en un laps de temps relativement court, est souvent liée à des facteurs émotionnels et psychologiques. De même, la dépendance affective est un modèle de comportement relationnel caractérisé par une forte dépendance émotionnelle vis-à-vis des autres.

Les liens possibles entre l’hyperphagie et la dépendance affective peuvent inclure :

  1. Utilisation de la nourriture comme moyen de gestion émotionnelle : les personnes souffrant de dépendance affective peuvent avoir du mal à faire face à leurs émotions de manière saine. Ils peuvent utiliser la nourriture comme un mécanisme d’adaptation pour soulager le stress, l’anxiété ou d’autres émotions désagréables.
  2. Lien entre l’estime de soi et les relations : les individus avec une faible estime de soi et des préoccupations liées à l’approbation des autres sont plus susceptibles de développer des dépendances affectives et des comportements alimentaires problématiques, tels que l’hyperphagie.
  3. Comportements de recherche d’affection : les personnes ayant une dépendance affective peuvent rechercher la gratification émotionnelle et l’affection à travers la nourriture, en la considérant comme un substitut pour combler un vide émotionnel.

Il est important de noter que chaque individu est unique, et les causes et les facteurs sous-jacents de l’hyperphagie et de la dépendance affective peuvent varier considérablement. Tous les individus atteints d’hyperphagie ne souffrent pas nécessairement de dépendance affective, et vice versa.

Aujourd’hui, comment ça se passe pour moi

Je ne vis plus d’épisodes d’hyperphagie et j’en suis très contente. Depuis plusieurs années, j’apprends à cuisiner et j’adore ça, à bien choisir ce que je mange, à créer des repas équilibrés… Je ne dépasse plus la barre des 70 kg pour 165 cm.

J’ai la chance d’avoir un partenaire qui se soucie également de son alimentation, on fait attention à deux et on sait se faire plaisir de temps en temps.

Je suis aussi attentive à mon cycle menstruel, ça me permet de déculpabiliser et de ne pas paniquer si je prends 1 ou 2 kg dans le mois, parce que c’est normal et cyclique.

Mais même si ça va beaucoup mieux, il reste des traces de cette période où manger me posait de véritables problèmes : physiques bien sûr et aussi psychologiques.

Plus récemment c’est mon burnout qui m’a déréglée, je manquais d’appétit et ne souhaitais plus me faire à manger… C’était assez compliqué mais j’en parlerai une autre fois.

Pour terminer, un point sur les TCA et leurs liens avec l’hypersensibilité

Il peut y avoir un lien entre l’hypersensibilité et les Troubles du Comportement Alimentaire (TCA), bien que ce lien ne soit pas systématique et que les causes des TCA soient multifactorielles. L’hypersensibilité émotionnelle peut influencer la relation qu’une personne entretient avec la nourriture et son comportement alimentaire de plusieurs manières :

  1. Utilisation de la nourriture pour faire face aux émotions : les personnes hypersensibles peuvent avoir tendance à utiliser la nourriture comme une manière de réguler leurs émotions. En cas de stress, d’anxiété ou de tristesse, elles peuvent avoir recours à la nourriture pour se réconforter ou se distraire.
  2. Sensibilité au jugement social : les personnes hypersensibles sont souvent plus conscientes des jugements et des commentaires des autres. Cela peut les amener à développer des préoccupations excessives concernant leur apparence physique, ce qui peut favoriser le développement de troubles alimentaires comme l’anorexie ou la boulimie.
  3. Perfectionnisme : les individus hypersensibles peuvent être perfectionnistes et avoir des attentes élevées envers eux-mêmes. Cela peut les pousser à adopter des régimes stricts ou à s’engager dans des comportements alimentaires restrictifs.
  4. Sensibilité aux sensations physiques : les personnes hypersensibles peuvent être plus conscientes des sensations physiques, y compris celles liées à la nourriture. Cela peut se traduire par une plus grande préoccupation pour la texture, le goût, ou même des réactions négatives exagérées à certains aliments, ce qui peut influencer leurs habitudes alimentaires.

Cependant, il est important de noter que les TCA sont des troubles complexes, et leur développement dépend de nombreux facteurs, notamment génétiques, psychologiques, environnementaux et sociaux. L’hypersensibilité émotionnelle ne constitue qu’un de ces facteurs et n’est pas la seule explication des TCA.

Le traitement des Troubles du Comportement Alimentaire (TCA) est complexe et nécessite généralement une approche multidisciplinaire impliquant des professionnels de la santé mentale, des médecins, des nutritionnistes et d’autres spécialistes de la santé. Le choix du traitement dépend du type de TCA, de sa gravité et des besoins individuels du patient.